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Violences conjugales

Violences conjugales : l’horreur dans toute sa splendeur

Cette affaire avait ému toute la France. Aida, jeune femme du Mans, était devenue paraplégique en 2013 après avoir été défenestrée par son compagnon.


La justice reprochait à Aida d’être rentrée chez elle le soir de son agression. Son statut de victime sera finalement reconnu par le Parquet, ce qui ouvre ainsi la voie à une indemnisation intégrale.

Jusqu’à présent, la justice estimait qu’Aida n’aurait pas dû revenir chez elle le soir du drame.

Aida s’était donc vu refuser son indemnisation par le Fonds de Garantie des Victimes des Actes de Terrorismes et des d’autres Infractions (FGTI).

Très récemment, le parquet a produit de nouvelles conclusions insistant sur la nécessité d’indemniser intégralement la jeune femme.

L’audience par devant la Cour d’Appel devra se tenir à la fin du mois de mai 2019.

Le Fonds de Garantie a confirmé indemniser la jeune victime et vient d’émettre un avis circonstancié concluant à l’absence de réduction du droit à indemnisation d’Aida.

En outre, Aida devrait être rapidement relogée dans un appartement adapté à son handicap comme s’y était engagée la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les hommes et les femmes, Marlène SCHIAPPA.

La question se pose du discernement de nos Magistrats

La Commission d’Indemnisation des Victimes d’Infractions avait adopté la position du Fonds de Garantie qui avait considéré que le fait pour Aida de retourner à son domicile après une première agression constituait une faute susceptible de limiter son droit à indemnisation !

L’émotion suscitée par cette décision totalement indigne et incompréhensible a donc incité le Parquet à prendre officiellement position.

Le droit à indemnisation de la victime n’était plus contesté.

Le Fonds de Garantie semble avoir pris conscience de son erreur en déclarant que le droit à indemnisation de la victime n’était plus contesté.

Il serait souhaitable que cette décision serve d’exemple à l’avenir.

En effet, au-delà des faits de violences inqualifiables pouvant entraîner de graves blessures voire la mort, il convient d’analyser le contexte social de ces victimes souvent abandonnées et livrées à elles-mêmes et dont le comportement est dicté par la peur.

Le fait pour Aida d’être retournée à son domicile et avoir pris un risque pour sa propre sécurité ne saurait justifier en soi les violences commises contre elle.

N’oublions pas qu’en France une femme meurt tous les deux jours sous les coups de son conjoint ou de son compagnon. Cette situation n’est pas une fatalité.

Nos gouvernements mais également nos Cours et Tribunaux doivent mettre en place les outils nécessaires pour lutter contre ce véritable fléau par une sanction pénale des agresseurs sévère et une réparation intégrale des préjudices subis par les victimes.

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