Retard de diagnostic du cancer du sein : quand la faute médicale aggrave le préjudice
Cet article est publié à l'occasion de la Journée mondiale contre le cancer du sein - 19 octobre 2025
- Le diagnostic précoce, clé de la guérison
Le dépistage du cancer du sein repose sur un principe essentiel : plus la détection est précoce, meilleures sont les chances de guérison. Lorsqu'un médecin tarde à poser un diagnostic, ignore les symptômes évocateurs ou interprète mal un examen radiologique, il peut en résulter une perte de chance considérable pour la patiente.
Dans ce contexte, la responsabilité médicale du praticien ou de l'établissement de santé peut être engagée. Le rôle de l'avocat consiste à déterminer si le retard de diagnostic a causé ou aggravé le dommage subi.
Quand parle t-on de faute médicale ?
La faute médicale ne se présume jamais. Elle doit être prouvée, notamment par le biais d'une expertise médicale indépendante. Plusieurs situations peuvent justifier une action en responsabilité :
1. mammographie ou échographie mal interprétée ;
2. retard dans la communication des résultats d'examens ;
3. absence de suivi
malgré des signes cliniques évocateurs ;
4. erreur de protocole ou défaut de coordination entre professionnels.
Ces manquements peuvent constituer une violation de l'obligation de moyens imposée au médecin, et ouvrir droit à une indemnisation pour la perte de chance de guérison.
L'expertise médicale, étape essentielle
Avant toute procédure, il est indispensable de solliciter une expertise médicale contradictoire. Celle-ci permet d'évaluer :
1. le délai entre les premiers symptômes et le diagnostic effectif ;
2. les conséquences médicales du retard (extension de la maladie, traitements plus lourds, séquelles) ;
3. le pourcentage de perte de chance de survie ou de guérison.
L'avocat spécialisé accompagne la victime tout au long de cette étape, en veillant à ce que l'expertise soit menée dans un cadre impartial et contradictoire.
Les préjudices indemnisables
Le retard de diagnostice peut entraîner un préjudice corporel, moral et économique significatif. L'indemnisation couvre notamment :
1. les souffrances endurées et le préjudice moral ;
2. la perte de chance de guérison ;
3. les séquelles physiques liées à des traitements plus invasifs ;
4. la perte de revenus ou l'incapacité professionnelle ;
5. les dépenses de santé futures.
Ces postes de préjudice sont évalués sur la base d'une expertise médico-légale, et présentés devant la CCI ou le tribunal compétent selon la nature de l'établissement .
Conclusions : la reconnaissance du droit à réparation
Être victime d'un retard de diagnostic du cancer du sein est une épreuve humaine et médicale. L'action en responsabilité ne vise pas la sanction , mais la reconnaissance du droit à réparation intégrale et à la dignité. En s'entourant d'un avocat en dommage corporel et de médecins experts, la victime peut obtenir la reconnaissance de ses droits et une indemnisation à la hauteur du préjudice subi.
